Cessons de contrarier les instincts de l'abeille


L'abbé Émile Warré : visionnaire et conscient

 

Au moment de publier la 12e édition de son livre l'apiculture pour tous, en 1948, Émile est bien conscient des effets néfastes de l'introduction nouvelle de cadres dans les ruches d'abeilles. ''Depuis une cinquantaine d'années, on a offert aux apiculteurs que la ruche à cadres. Livre ouvert, dit-on, en tout cas qu'on peut ouvrir à volonté. Plus de mystère dans la vie de l'abeille, plus d'obstacles pour l'aider et la diriger dans son travail. Donc, bénéfices plus considérables dans la pratique de l'apiculture''

 

Les maladies se développent de plus en plus dans les ruchers modernes
    ''Je veux bien que la ruche soit un Livre, mais j'affirme qu'il doit être presque toujours fermé. L'ouverture de la ruche contrarie donc l'abeille; elle l'oblige aussi à un surmenage continuel pour réchauffer la chambre à couvain. Les méthodes modernes, par d'autres procédés dont je parle dans mon manuel, obligent donc l'abeille à un surmenage nuisible. Or, le surmenage conduit à l'affaiblissement et l'affaiblissement rend plus apte à contracter toutes les maladies, chez les abeilles comme chez les hommes.
   L'élevage des reines, dit artificiel, est aussi une cause de déchéance. Nous en parlons aussi dans notre manuel.
   Aussi les maladies se développent-elles de plus en plus dans les ruchers modernes : la loque surtout, la terrible loque.
    En vain demande-t-on des visites aux éminents vétérinaires, des remèdes aux savants chimistes, des déclarations et des sacrifices aux apiculteurs. C'est la cause qu'il faut supprimer. Cessons de contrarier les instincts de l'abeille. Cessons de méconnaître ses besoins, cherchons des abeilles saines dans les ruches vulgaires, et surtout ne les nourrissons pas avec du sucre.''
Extrait de: l'apiculture pour tous 12e édition 4e trim. 1948 - Abbé Émile Warré
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